Cette performance s'inscrit dans la lignée du travail d'Eric Andréatta avec le blanc d'Espagne. Dans l'auditorium du MAMAC, sur scène, six châssis vitrés d'à peu près 80 par 170 cm sont posés à la verticale sur des socles. Au sommet des châssis est posée une règle d'architecte. Un voile de tissu opaque rose plié est fixé entre la règle et les châssis. Six amis d'Éric Andréatta aux professions diverses, non artistiques, montent sur scène. Chacun badigeonne de blanc d'Espagne le châssis derrière lequel il se trouve jusqu'à totalement disparaître.
Pendant ce temps, Claude Faïm, psychiatre et poète, caché derrière un rideau, lit à haute voix un texte sans accroche [texte dont la lecture ou l'écoute ne provoque aucune image mentale, NDLR]. Quand il énonce le dernier mot, Éric Andréatta qui assistait à l’action depuis la loge technique coupe l'électricité de la salle.
Plongé dans le noir les six protagonistes font basculer la règle qui en tombant raye le blanc d’Espagne comme un gigantesque code barre. Le tissu est entrainé dans la chute. La lumière est rallumée, la vue du public définitivement occultée par le voile rose. La performance était programmée à une heure précise. Éric Andréatta avait fait appelle à des ouvreuses qui séparaient les gens venus ensemble à l’entrée de l’auditorium pour les placer à côté d’inconnus.
Retranscription partielle d'un entretien téléphonique avec Éric Andréatta, 2012