[…] D’abord il ne faut pas imaginer que le piano je l’ai fait pour vous, cela peut paraitre un truc spectaculaire qui a été fait arbitrairement pour être brulé pour faire une fête. Je ne l’ai pas brulé pour faire un gros feu, je me suis fait un joli petit feu, petit morceau par petit morceau et le résultat je le coincerai dans du polyester, et le polyester je le mettrai sur un panneau blanc. Mais c’était pour faire une pièce, c’était pour faire une œuvre. C’est quelque chose de merveilleux un accident, un accident c’est un jardin japonais toujours […], créer des accidents et les contrôler.[…]
Je n’ai jamais cru que le travail dans une œuvre d’art avait une si grande importance, c’est même une distance entre la conception et le résultat, le travail.[…]
Retranscription partielle d’une interview d’Arman in Gérard Patris, L’École de Nice, 1967, film, 20 minutes, © INA.
Ce témoignage d'Arman place cette action en dehors de la performance, l'intention étant clairement énoncée, "faire une pièce", un objet, le geste, bien que spectaculaire, passe au second plan. Pourtant, il interroge en creux les enjeux de la performance : improvisation, valeur du geste, place du spectateur.