'' White noise sous chute d'eau | Une histoire de la performance sur la Côte d'Azur de 1951 à nos jours

White noise sous chute d'eau

Type de performance: 
action sonore
Concepteur: 
Anna Byskov
Executant: 
Anna Byskov
Contexte théorique: 
Anna Byskov revisite un remède de détente et de relaxation : la simulation du bruit blanc. L'élément déclencheur pour la performance est une chute d'eau qui sera réactivée. Partagée entre les cultures et langues danoise, anglaise, suisse, c'est quelqu'un qui cherche souvent ses mots... Son travail évolue lui aussi dans des zones floues du non-sens, du contre-sens ou de « l'anti-sens » : l'absurde finit toujours pas prendre le dessus.

Performance réalisée dans un contexte particulier : ici nommer les marches une à une et les compter tout en se trouvant sous une chute d'eau remettant en cause l'usage habituel de la parole : respiration, idées claires (tambourinage de l'eau sur la tête l'empêchant), hyperventilation, aussi une allusion aux méthodes de torture et de lobotomisation.
Effectuations: 
Lieux: 
Date de début: 
21 05 2011
2011/05/21-16:457 minutes
Topologie: 
Structure: 
Contexte: 
lors de l'événement Sitôt Dit, week-end de clôture des expositions Poésie Action de Bernard Heidsieck et Collection (17 février 2011) de l'Encyclopédie de la Parole.
Adresse: 
20, avenue Stephen Liégeard
en bas de l'escalier extérieur donnant accès au Grand amphithéâtre
Nice
France

White noise sous chute d'eau

Florimond Dupont
Synopsis / Description: 
vidéo de la performance
Performances: 

Anna Byskov | White noise sous chute d'eau, 2011

Villa Arson
Synopsis / Description: 

Capture vidéo de la performance d'Anna Byskov à la Villa Arson, Nice.
© Anna Byskov
Courtesy de l'artiste

Performances: 
Objets: 

Vêtements blancs, un protège dents

Technique description référence: 
Vêtements blancs, un protège dents
Documents: 

Carton d'invitation au week-end de clôture <em>Sitôt Dit</em> à la Villa Arson

Type: 
Imprimé
Technique description référence: 
Carton d'invitation au week-end de clôture <em>Sitôt Dit</em> à la Villa Arson
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Programme de la manifestation <em>Sitôt Dit</em>

Type: 
Imprimé
Technique description référence: 
Programme de la manifestation <em>Sitôt Dit</em>
VILLA_
Description: 
Habillée de blanc, Anna se tient debout face à un escalier juste à la sortie d'un accès aux sous-sol de la Villa Arson. Le public se tient en haut des marches et tout le long du muret servant de garde-fou. On la regarde d'en haut. Un fort jet d'eau tombe d'une gouttière en hauteur directement sur la tête d'Anna Byskov. Elle est trempée, ses vêtements sont transparents. Elle marche sur place en balançant les bras tout en regardant hypnotiquement face à elle. En silence elle fait cela quelques minutes. Puis d'une voix forte elle annonce les marches comme si elle les montait, ou voulait les monter : « 1ère marche... 2ème marche... 3ème marche... ». Elle les regarde fixement. Parfois elle chute dans son discours comme si elle chutait les marches et recommence l'énonciation : « 1ère marche... 2ème marche... ». Les hésitations, les pauses, l'exténuation du corps et de la voix sont plus ou moins importants entre l'annonce des marches.

Encore elle monte les marches pour en redescendre deux ou trois fois une fois s'élevant jusqu'à la 6ème marche. La chute d'eau toujours dirigée sur la tête, assommante plutôt que relaxante et massante. Elle continue à marcher sur place en balançant les bras.

Enfin, après une montée du discours jusqu'à la 7ème marche, elle bascule sa tête en arrière et se prend le jet d'eau en plein visage. On dirait que l'eau lui entre par la bouche. Elle redresse la tête fixe les marches comme la nécessité de se concentrer, s'avance et grimpe les marches une à une de manière déterminée pour enfin sortir du « trou » et fendre la foule dans le silence. Le public applaudit.
Je suis sur le lieu même, j’ai un regard perplexe, anxieux attendant quelque chose. Je suis habillée en pattes d’éléphant blanc et en polo blanc. Je ne porte aucun maquillage, je n’ai rien de très attirant. Un jet s’enclenche, le débit est faible. Après quelques minutes, dans le silence, l’impact du jet se fait plus fort sur ma tête : une allusion aux méthodes de torture et de lobotomisation. J’essaie de m’évader en comptant le nombre de marches qu’il faudra gravir.

Initialement, je voulais être fade dans mon « trou gris ». L’eau va inévitablement révéler le corps pendant que je subis la torture. Est-ce qu’on s’attarde sur le fait que le corps est visible ou est-ce-que la tension, la souffrance et le suspense de l’évasion prennent le dessus ?

Quand je prends l’eau dans la bouche, je détourne la fonction de l’eau. Elle n’est plus un élément de torture mais au contraire une régénérescence, une énergie, pour m’aider à sortir de cet enfer. Je me positionne comme un héros qui prend des forces avant d’agir.

Je rends hommage à « Sisyphe », une pièce de Heidseick où il s’essouffle en montant des étages : « Première marche, deuxième marche, troisième marche, pfiuuuu… »
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