Ce qui importait dans cette intervention c'était la notion d'atelier : entraîner les gens à participer, faire faire aux autres.
Elle était clairement annoncé sous le label « art » pour se distinguer d'une simple animation de plage du type Club Mickey. Ce n'était pas un simple moment de sensibilisation artistique mais la production commune d'un geste artistique, éphémère, sans récupération possible. Tout ce qui était conçu à ce moment était voué à disparaître.
Un petit mode d'emploi sur la fabrication de montgolfières en papier était distribué au public et un exemple donné. Les enfants voyaient évidemment plus le côté ludique de la chose mais d'autres percevaient bien la dimension plastique/artistique de ce travail collectif, faire du ciel un champ pictural.
Parallèlement à la réalisation des montgolfières, plusieurs autres interventions participatives étaient déployées :
- des panneaux d'expression libre étaient laissés au public pour qu'il ajoute un message ou un dessin à l'attention de la sonde Pioneer X, engageant par ce biais les participants à se questionner sur leur représentation de l'humanité sous une forme extrêmement synthétique.
- des gélatines colorées de la taille de grosses lunettes, montées sur une baguette en bois, qui servait de manche, étaient laissées à la disposition du public afin qu'il expérimente une vision colorée du paysage.
Sur la plage, il était prévu que deux pompiers tirent un immense jet d'eau avec une lance à incendie afin de créer un arc-en-ciel artificiel. Pour des raisons techniques cela n'a pu se faire mais, par chance, un véritable arc-en-ciel est apparu ce jour-là.
Enfin, en parallèle, une artiste coréenne, Soun-Gi Kim, invitait à la fabrication de cerfs-volants dans le même esprit participatif et artistique que la réalisation de montgolfières.
L'intervention était entièrement financée par la municipalité de Monaco, elle a eu lieu pendant toute l'après-midi.[…]
Retranscription partielle d’un entretien mené en 2011 avec Michel Cresp et Claude Rosticher, membres du Groupe Signe.